Une autre édition réussie pour la Nuit émergente
Inès Bagaoui-Fradette
La Nuit émergente en est seulement à sa septième édition et est déjà devenue l’un des événements les plus attendus de l’année. Les spectateurs ont la chance de se promener d’une salle à l’autre au Collège Boréal et de découvrir des artistes émergents d’ici ou d’ailleurs. Elle s’est déroulée le 22 mars, la soirée avant la Nuit sur l’Étang, et est organisée par la Slague du Carrefour Francophone.
La programmation de cette année, comme à l’habitude, était variée et passait d’un style musical à un autre, tout en conservant une harmonie incroyable. Le clou de la soirée était Philippe Brach, auteur-compositeur-interprète au style éphémère, dont la voix a envouté des centaines de spectateurs. Le public était charmé par ses chansons entraînantes et son charisme indéniable. Le chanteur originaire de Saguenay a réussi à créer une ambiance chaleureuse, répondant aux questions des spectateurs comme à des amis dans son salon.
Le duo d’ethno-jazz K-Iri a captivé le public avec leurs voix envoutantes. Leur musique est de celles qui nous transportent vers un univers enivrant, qui peut nous faire oublier nos soucis et nous invite à apprécier chaque subtilité musicale.
Le groupe indie-pop Choses Sauvages, c’est cinq amis qui vous captiveront, grâce à leur musique déjantée et leur chimie de groupe apparente. Ceux qui sont déjà tombés sous le charme en écoutant leur album ne pourront s’empêcher d’être doublement impressionnés par leur remarquable présence sur scène.
Le chanceux public a également eu la chance de voir la Queen du Nord, la toute première Drag Queen franco-ontarienne. En circulant à travers le Collège Boréal, elle nous a graciés de sa magnifique présence. Les Franco-ontariens ont enfin une Drag Queen qui parle comme nous et qui nous représente fièrement. Les spectateurs ont également pu danser aux rythmes de DJ Unpier, Beat Sexü, Reney Ray, Thomas Carbou, Corpus, et Simon Kearney.
Il est difficile de ne pas tomber amoureux de cette soirée magique, qui fait le lien entre découvrir et retrouver. C’est l’occasion de partir à la découverte de nouveaux artistes, de styles originaux et de faire de nouvelles rencontres. Il s’agit également d’une soirée où se retrouver en famille ou entre amis et laisser de côté les soucis de l’hiver.
L’un des plus jeunes membres du public, Mathias Gauthier Le Coz, nous raconte tendrement son moment préféré des dernières nuits émergentes : « j’ai beaucoup aimé quand Alex Nevsky est venu. J’ai réussi à avoir son autographe et même le rencontrer dans la loge ! ». Il avoue également avoir particulièrement aimé les performances de Choses Sauvages et Philippe Brach. Jacob Gauthier, étudiant à l’Université Laurentienne, explique ce qui l’a poussé à assister à sa toute première Nuit émergente : « je suis venu ce soir pour découvrir de nouveaux artistes et voir un artiste que j’aime beaucoup, Philippe Brach ».
La Nuit émergente est plus qu’un party de famille sudburois : elle attire de plus en plus des amateurs de musique francophones venant d’ailleurs que notre petit cratère. William Burton nous explique pourquoi il tenait à faire la route d’Ottawa à Sudbury : « la Nuit émergente, c’est découvrir des artistes que j’ai jamais rencontrés, avant qu’ils deviennent grands, avant qu’ils explosent. Je peux dire à mes amis que je les ai vus à leurs débuts ! ». Également originaire d’Ottawa, Noah Graham mentionne que la Nuit émergente est avant tout un événement rassembleur : « je pense que c’est un événement très important pour rapprocher la communauté, non seulement au Nord mais en Ontario français au complet. C’est un temps pour découvrir des gens qui s’expriment de leur propre façon, en arts et en musique, et pour captiver et s’entourer de gens qui cherchent à tripper et passer un bon temps ».
Les assidus de musique ont également pu assister à deux autres soirées musicales, avant et après la Nuit émergente. Le volet musical du projet manifeste de la Place des Arts a dévoilé toutes ses nouvelles chansons le jeudi 21 mars. Sous la direction musicale de Daniel Bédard, des artistes et des poètes ont été jumelés en quatre groupes de deux personnes. Ils ont pu créer des chansons originales et les présenter au public. Les performances ont été enregistrées, donc ceux qui ont manqué le spectacle pourront peut-être bien revivre cette soirée magique. La fin de semaine s’est clôturée par la 46e Nuit sur l’Étang, une véritable tradition franco-ontarienne. L’amphithéâtre du Collège Boréal plein à craquer était la scène de dizaines de musiciens franco-ontariens qui ont rendu hommage à la légende Robert Paquette, dont Martine Fortin, Luc Huneault, Cindy Doire, Leïla, et plus encore. La soirée s’est culminé par la deuxième partie qui ne mettait en vedette nul autre que Robert Paquette, accompagné d’un groupe de 14 musiciens. La fin de semaine du 21 au 23 mars a certainement marqué l’imaginaire de tous et on anticipe déjà les événements de l’année prochaine.