À l’intérieur d’un Bloc Québécois anglophone

Inès Bagaoui-Fradette

Le Bloc Québécois a souvent été un symbole de la participation francophone au Parlement Simulé de l’Université Laurentienne. Grâce à de maintes parodies et satires, les étudiants prennent plaisir à imiter des séparatistes québécois pendant une journée à la Chambre des Communes. Bien que les effectifs varient d’année en année, le Bloc accueille régulièrement le plus grand nombre de francophones par rapport aux autres partis, et représente une valeur sûre pour les nouveaux participants. Par contre, l’édition de 2019 a connu un phénomène un peu plus inhabituel : environ la moitié des membres du Bloc étaient anglophones. Pourtant, au-delà du simple constat de leur première langue, ils étaient également des francophiles.

En tant que membre francophone du parti, j’ai pu voir la valeur dans ce choix. Alors qu’habituellement, peu de gens auraient choisi d’aller hors de leur zone de confort, plusieurs étudiants ont décidé d’en apprendre plus sur la culture francophone. Certains d’entre eux ont expliqué que leur choix était dû à leur admiration des participants du Bloc des années précédentes. Ils ont manifesté leur curiosité par rapport à la culture francophone. L’opinion généralisée est que le Bloc est le parti le plus enthousiaste et animé du Parlement Simulé, et il s’agit donc d’une opportunité parfaite pour pratiquer son français dans un contexte moins sérieux. 

Dave Nicks, le chef du Bloc Québécois au Parlement Simulé, affirme que la chance qu’offre le Bloc de jouer un rôle, contrairement aux autres partis, permet d’être plus confortable lors de discours. Il mentionne également que son intérêt pour la culture francophone est née dès un jeune âge : ayant grandi à Espanola, Dave a observé de nombreuses familles francophones délaisser leur langue maternelle. Il se souvient même du Référendum de 1995, lorsqu’il était à l’école primaire. Son intérêt vient également du caractère un peu anormal du Bloc, en tant que parti fédéral qui représente une province spécifique, ce qui est très rare dans les autres pays. Le chef du parti a ensuite encouragé tous les nouveaux participants, peu importe leur langue maternelle, de se joindre au Bloc Québécois dans les années à venir. 

Malgré la bonne communication entre les deux langues officielles, le manque de traducteurs a laissé plusieurs participants déçus. Ce n’est pas la première année que les traducteurs ne sont pas au rendez-vous, pour des raisons de logistique, mais espérons que ce problème ne se reproduira plus dans les années à venir.

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