Chronique #2 du TNO

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Il ne reste maintenant moins d’un mois avant le spectacle Quoi si, moé ‘ssi j’viens du Nord s’tie des étudiants du programme de théâtre de l’Université Laurentienne et la situation sanitaire à Sudbury ne fait que se détériorer. La ville atteint le plus grand nombre de cas jusqu’à présent et se retrouve maintenant en zone blanche ce qui entraîne son lot de défis.

Ce projet est né avant la pandémie. Chacun s’attendait à ce que ce soit une production théâtrale régulière. À ce moment-là, il était question d’un spectacle présentiel dans une salle devant un public. Certains s’attendaient à ce que la pandémie ne dure que quelques mois. Cependant, à l’annonce que les cours de l’Université Laurentienne allaient être offerts en ligne, le projet tout entier a été chamboulé. Ça veut dire des classes de maître au lieu de répétitions, des artistes invités, etc.

Le projet a donc débuté en pleine pandémie.  Alors que certains cours arrivent à conserver un semblant de similarité alors qu’ils sont en ligne, d’autres comme les cours de théâtre sont complètement différents. On cherche tant de bien que de mal d’adapter les cours de théâtre à cette nouvelle réalité. Des étudiants plus habitués à être en salle de répétition sont maintenant en face d’un écran à tenter de faire du théâtre tout seuls chez eux. Il n’y a pas non plus de contact humain qui est essentiel à toute création théâtrale. Toute collaboration est faite d’un écran à un autre.

En plus de jongler plusieurs cours à distance, (et un travail pour certains!), ces étudiants doivent produire une pièce de théâtre lors d’une pandémie. Quelques rencontres sécuritaires à l’extérieur ont même pu avoir eu lieu afin de changer les choses et d’inspirer ces jeunes créateurs, parce qu’après tout, il est difficile d’avoir du jus créatif en restant enfermés chez soi.  Cependant, certains étudiants ne peuvent même pas se déplacer jusqu’à Sudbury et doivent développer leur scène en entier à distance. C’est le cas d’une étudiante, Andréa Clermont, qui vit à Kirkland Lake. Elle ne peut pas justifier de multiples trajets jusqu’à Sudbury afin de participer au processus de production ou aux répétitions.  

Difficile de réaliser sa vision créatrice

La pandémie leur a joué bien des tours. Avec des restrictions qui changent de semaine en semaine, tout est compliqué. Ils doivent sans arrêt reconsidérer le lieu, l’éclairage, le son et leur mise en scène. C’est comme recommencer de zéro. Difficile d’exécuter un concept ou une idée qu’on a en tête si on doit tout changer le lendemain. Il est difficile de réaliser sa vision créatrice. Cela devient encore plus difficile lors d’une création collective. Cependant dans le cadre de ce spectacle, il semble qu’au lieu de se cogner la tête les uns avec les autres ils se butaient plutôt contre la pandémie.

Le spectacle a changé de forme à maintes reprises. D’un spectacle en salle à un spectacle déambulatoire à l’extérieur. Ils ont tenté pendant aussi longtemps qu’ils le pouvaient de réaliser ce spectacle en présentiel afin de conserver l’esprit du théâtre. Cependant la COVID aura eu raison d’eux et ils devront enregistrer leur spectacle, sans public.

Mais est-ce qu’on pourrait vraiment appeler ça un hommage à la production Moé j’viens du Nord s’tie si le projet n’était pas rempli de défis? Ce projet qui avait aussi pour but de leur donner un avant-goût de la réalisation d’une production théâtrale leur donne plutôt un avant-goût de tous les problèmes qui peuvent survenir lors de la réalisation d’un spectacle. Malgré tous ces obstacles, Quoi si, moé ‘ssi j’viens du Nord s’tie sera toujours présenté en fin avril. Il sera présenté en ligne dans le cadre du Forum Avantage numérique. Visitez le site web du Théâtre du Nouvel-Ontario pour plus de détails!

Jeffrey Kambou

stagiaire en communications et marketing
Théâtre du Nouvel-Ontario

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