Des enseignants sonnent la résistance de la communauté francophone

Le RPF appelle la communauté francophone à se mobiliser contre les coupures.

Le RPF appelle la communauté francophone à se mobiliser contre les coupures.

Au lendemain du lundi noir annonçant le licenciement d’une centaine d’enseignant.e.s de l’Université Laurentienne et la fermeture de 69 programmes dont 28 de langue française, le Regroupement des professeur.e.s francophones (RPF) profite des vagues de soutien venant de part et d’autre pour donner de la voix. Dans une déclaration publiée le mardi 13 avril, le RPF a « condamné les coupures dévastatrices apportées à l’éventail des programmes en français de l’Université Laurentienne » et dénoncé « l’iniquité criante en matière de traitement des programmes en français ». Tout en demandant aux gouvernements ontarien et fédéral d’intervenir pour sauver l’enseignement universitaire de langue française dans le Nouvel-Ontario, le RPF appelle toute la communauté francophone à « résister et faire connaître son mécontentement ».

** Déclaration **

Dans un message envoyé au personnel de l’université quelques jours après l’annonce, par l’Université de Sudbury, de son intention de devenir un établissement universitaire francophone, le Recteur Haché écrivait que « l’Université Laurentienne maintient son engagement envers l’éducation en français en Ontario ». Or, trois semaines ne s’étaient pas écoulées que le même Recteur déposait au Sénat, le 6 avril, un plan de restructuration qui se solde par la perte de la moitié des 42 programmes de premier cycle en français de l’établissement et du tiers des programmes de maîtrise offerts dans cette langue. La moitié! C’est ça, maintenir l’engagement de l’Université Laurentienne envers l’éducation en français en Ontario?

À cause de cette mesure, de nombreux jeunes du Nord de l’Ontario ne pourront plus étudier en français, dans leur région, dans 20 disciplines parmi les 42 dans lesquelles ils pouvaient poursuivre des études universitaires chez eux. 

« La moitié des parcours qui étaient accessibles aux jeunes francophones viennent de disparaître », affirme Gina Comeau, l’une des membres du Comité de coordination. « Et que dire des étudiants actuels, qui déjà se demandent quels cours ils pourront bien suivre en français pour terminer leur baccalauréat. Pour eux, la richesse et la qualité d’une formation universitaire de premier cycle viennent de s’envoler en fumée ». 

« Une anglicisation de la population étudiante sera inévitable »

Le RPF déplore la perte de tous les programmes éliminés hier, toutes langues confondues, mais ne peut passer sous silence le fait que cette restructuration frappe la programmation de langue française de manière disproportionnée. « Une anglicisation de la population étudiante sera inévitable », affirme Denis Hurtubise, « puisque derrière des nombres semblables de programmes disparus, ce sont 48% des programmes de premier cycle que l’Université offre en français qui viennent de passer à la trappe, contre 23% seulement des programmes offerts en anglais ». 

Conséquemment, le RPF appelle toute la communauté francophone à résister et faire connaître son mécontentement. « Tout ce que je lis sur les médias sociaux depuis hier, c'est des messages de Franco-Ontarien.ne.s qui pleurent ‘leur Université Laurentienne’. Et ils ont raison », affirme Joël Belliveau, un autre porte-parole. « Cette institution a trahi son âme hier. Ce ‘flambeau du bilinguisme’ a privé toute la communauté nord-ontarienne d'une véritable université, surtout du côté francophone.

Maintenant que le plan de restructuration de l’Université Laurentienne est sur la table, il est temps pour les gouvernements de l’Ontario et du Canada de poser des gestes en vue d'assurer l'épanouissement de la programmation universitaire de langue française dans le Nouvel-Ontario.

À propos du RPF

Le Regroupement des professeur.e.s francophones de l’Université Laurentienne (RPF) est une entité indépendante destinée à donner une voix commune à ses membres dans le cadre des enjeux de l’heure liés aux affaires francophones.

Source :

Le comité de coordination du RPF : Joël Belliveau, Thierry Bissonnette, Gina Comeau et Denis Hurtubise. 

Contact : 

Regroupement des professeur.e.s francophones de l’Université Laurentienne

Tél.: Denis Hurtubise, 705.920.1983 ; Joël Belliveau,705.561.9221 ; Thierry Bissonnette, 705.564.9986 ; Gina Comeau 705.561.0011

Courriel : regroupementprofsfrancos@gmail.com

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