L’Association des étudiants francophones « inconsolable » à l’Université Laurentienne

L’Aef refuse de plier face à cette dure réalité de la restructuration. 📸 Aef

L’Aef refuse de plier face à cette dure réalité de la restructuration. 📸 Aef

La suppression de 69 programmes dont 28 de langue française et le licenciement d’une centaine de professeurs, lundi 12 avril, à l’Université Laurentienne a créé un état de “choc” au sein de l’Association des étudiant.e.s francophones (Aef) qui compte plus d’un millier de membres. Mais visiblement, les étudiants francophones n’entendent pas plier.

 « J'ai eu plusieurs professeurs incroyables pendant mon séjour à la Laurentienne et c’est une honte de perdre ces leaders dans notre communauté académique ». Ces propos tenus par Simon Paquette, président de l’Association des étudiant.e.s francophones de l’Université Laurentienne, démontre à quel point la “frustration et la désolation” est à son comble.

En effet, selon les pourcentages dévoilés par le Regroupement des professeur.e.s francophones (RPF) de l’Université Laurentienne, ce sont 48% des programmes de premier cycle que l’Université offre en français qui viennent de passer à la trappe, contre 23% seulement des programmes offerts en anglais.

Estimant que la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) laisse la plupart des étudiant.e.s « anxieux », Simon a exprimé sa « tristesse » face à un processus juridique dont plusieurs aspects étaient « hors de contrôle » de l’Aef. « Je suis rempli de frustration et de tristesse lorsque je pense à l'ensemble de ce processus, un processus qui laisse les étudiants et les membres du corps professoral impuissants », s’est désolé le président de l’Aef.

« Nous ne pouvons pas plier »

Malgré tout, le N°1 des étudiant.e.s francophones de la Laurentienne n’entend ni abandonner les étudiants, encore moins les enseignants victimes de la restructuration. « Il est plus facile de dire que de faire, cependant, nous ne pouvons pas plier face à cette dure réalité. Les étudiants ont eu un certain mot à dire dans le processus de restructuration académique. L’AEF travaille actuellement avec ses partenaires pour appuyer les étudiant.e.s et professeur.e.s au sein des programmes affectés », fait valoir Simon Paquette dans un message communautaire envoyé lundi 12 avril au Conseil des délégués (CDD) de l’Aef.

Tout en reconnaissant que « certains obstacles semblent toujours trop grands à surmonter »; le président de l’Aef estime que « la gravité et la complexité de la situation ne peuvent être négligées ». C’est pourquoi il rassure de ce que l'AEF fera de son mieux pour « aider ses membres à traverser cette période difficile ».

Dans la même veine, le gouvernement étudiant de l’École des sciences de l’Éducation (Geese) de l’Université Laurentienne encourage la communauté à se mobiliser pour protester contre ces coupures qui frappent en plein cœur la francophonie ontarienne.

« Cette restructuration est injuste… »

« Les Franco-Ontariens se sont battus pendant des années pour avoir des programmes en français à l’Université Laurentienne. On ne peut pas du jour au lendemain supprimer près de 60% de ces programmes. Je trouve que cette restructuration est injuste. Nous allons nous mobiliser dans les jours à venir pour dénoncer cette injustice », s’est indigné Pierre-Claver Atta, premier ministre du Geese.

Les étudiants de l’École des sciences de l’Éducation (ÉSÉ) constituent 9 à 10 % de la population étudiante francophone de la Laurentienne.

Par ailleurs, le président de l’Aef tient à rappeler aux étudiantes et étudiants les possibilités académiques auxquelles ils ont encore accès. « Vous pouvez toujours vous retirer d'un cours, demander une réussite ou un échec au lieu d'une note ou demander un appel pour une note. Pour les membres étudiant dans des programmes affectés par les coupures, plus de détails concernant l’année prochaine surviendront dans les jours à suivre », a souligné Simon Paquette.

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