Les politiciens du futur
Inès Bagaoui-Fradette
Une centaine d’étudiants de l’Université Laurentienne se sont rendus à Ottawa en janvier pour participer à l’une des activités les plus anticipées de l’année, le parlement simulé organisé par l’Association de science politique (ASPUL). Cet événement a permis à plusieurs participants au fil des années de se découvrir une passion pour la politique canadienne. Qui sont donc ces politiciens du futur qui débattent déjà à la Chambre des Communes ?
Darius Garneau, président de l’ASPUL, est en troisième année en science informatique avec une mineure en droit et justice. Il s’intéressait au parlement simulé avant même d’avoir commencé ses études universitaires, encouragé par son frère aîné. Lors de sa deuxième année d’université, alors qu’il occupait le poste de vice-président aux communications au sein de l’ASPUL, il a découvert qu’il était capable de prendre des situations en mains et régler divers problèmes, et c’est pour cela qu’il a décidé de devenir président cette année.
Parmi les enjeux qui lui tiennent à cœur, Garneau cite notamment qu’il désire « s’assurer que le Canada fasse sa part en matière d’environnement ». Il mentionne également les enjeux sociaux tels que les droits des communautés LGBTQ+, ainsi que l’éducation et le système de santé en Ontario. Il affirme que certains enjeux transcendent les divisions de partis, et il espère que des changements viendront dans un futur proche, peu importe qui est au pouvoir.
En répondant à la même question, l’étudiante de deuxième année en droit et justice Cassidy Bilash cite entre autres les enjeux des droits des communauté LGBTQ+, l’égalité des sexes, le droit à l’avortement, la sécurité des armes à feu ainsi que l’éducation accessible. Parmi ses projets de loi préférés du parlement simulé, elle mentionne le projet de loi qui garantit l’accès à l’eau potable pour tous les membres des communautés des Premières Nations. Par ailleurs, Adrian Krzyzanowski, membre du comité exécutif de l’ASPUL, soutient le projet de loi qui établit un revenu de base moyen pour tous les Canadiens. Parmi les enjeux qui lui tiennent à cœur, il mentionne l’économie et l’immigration, et il dit être inspiré par l’ancien Premier Ministre Brian Mulroney. S’il pouvait discuter avec les politiciens en charge du pays présentement, il leur dirait : « ne nous laissez pas tomber ».
Il n’est jamais trop tôt pour s’impliquer en politique, et Darius Garneau mentionne d’ailleurs à quel point il est important pour les étudiants d’agir en réaction aux obstacles qui surviennent dans la société : « la génération précédente avait la mentalité que la génération suivante règlera les problèmes, et notre génération ne peut pas avoir la même mentalité ». Particulièrement dans la dernière année, suivant les coupures à l’éducation du gouvernement Ford, les étudiants ont réalisé qu’il est important de partager leurs opinions et leurs réalités. Le message de Garneau pour les politiciens canadiens serait de se préoccuper davantage de la représentation, c’est-à-dire de s’assurer qu’ils représentent les membres de leurs circonscriptions lorsqu’ils prennent des décisions de grande envergure.
Malgré la gravité des sujets qui sont abordés au parlement simulé, les blagues sont toujours au rendez-vous. À chaque année, les étudiants ajoutent des touches humoristiques à leurs discours et se divertissent avec des slogans et des chants. Il est parfois difficile de déterminer quel est le bon équilibre entre le plaisir et le travail, et Garneau croit que « les projets de loi doivent être sérieux être structurés, mais on peut s’amuser avec les discours par après ». L’humour est certainement un élément favori des étudiants, et il crée des liens de camaraderie plus forts entre les participants.
Qu’ils envisagent une carrière en politique ou non, les participants du parlement simulé bénéficient grandement d’une telle expérience, que peu de gens pourront faire dans leur vie.