Le NFLB perd-il le contact avec les jeunes?
Le groupe Paul Collin’s Beat. Source : Page Facebook NFLB.
Chronique
Finalement, après quelques années de pandémie, nous sommes de retour pour faire la fête en personne. La fin de semaine dernière, Sudbury a témoigné le 50e anniversaire du Northern Lights Festival Boréal (NFLB), quelques jours de retrouvailles, de célébrations, de joie de vivre et de bonne musique. Des questions évidentes se sont démarquées au fil de ma participation : où était les jeunes? Et les francophones?
Le festival, qui s’est étiré du 7 au 10 juillet,a offert une sélection de musique très diverse, du rap sudburois de Mickey O’Brien, aux calmes chansons folks de Ken Whiteley; il y en avait pour tous.
La sélection musicale n’était pas la seule chose qui aidait à l’énorme diversité du festival. Les installations incluaient quatre estrades : un petit pavillon pour les familles et les plus petits, une estrade acoustique offrant une ambiance plus décontractée, un cabaret sous la toile, où on pouvait savourer une boisson et se réunir entre amis, et l’estrade primaire, à l’amphithéâtre Grace Hartman.
En tête d’affiche, le festival présentait The New Pornographers le jeudi, Bombino le vendredi, St. Paul & The Broken Bones le samedi et, pour clôturer le festival, Judy Collins le dimanche.
Les performances étaient présentées en petit bloc d’une heure, ce qui ne donnait pas énormément de temps aux musiciens – (surtout lors de problèmes techniques), – mais qui donnait une sélection en constante évolution pour les spectateurs.
Observations inattendues
Il y avait toutefois quelques petites lacunes que j’ai remarquées durant le festival. Je dois avouer que j’étais un peu déçu de ne pas voir des jeunes de mon âge à la plupart des spectacles. Bien sûr, il y en avait, mais je m’attendais d’en voir un peu plus que ça – il me semblait que la majorité de la foule venait de la génération qui me précède.
Bien que je ne me sois pas rendu dans The Lounge ou la Townehouse Tavern, où je suis sûr que l’ambiance était plus axée envers ceux qui avait l’énergie de fêter jusqu’aux petites heures du matin, j’ai trouvé un écart générationnel dans foule.
Je me suis donc questionné sur le raisonnement derrière cette observation : La crise sanitaire est-elle encore trop fraîche dans la mémoire de ceux qui veulent y aller? Le Festival Boréal est-il devenu quelque chose qui n’est plus accueillant aux jeunes?Qu’est-ce qu’attirerait les jeunes à venir voir les spectacles?
Comment sauver le NFLB?
Il y a certainement des stratégies que la NFLB peut exécuter pour attirer les jeunes et les francophones. Cependant, il faut déterminer la cause : s’agit-il d’un manque de transmission intergénérationnel où les jeunes sont ignorants des forgeurs de l’identité franco-ontarienne? Ou n’ont-ils simplement aucun intérêt à vouloir regarder leurs spectacles? Il s’agit S’agit-il peut-être d’une absence de publicité axée envers les jeunes?
La promotion d’une paix entre les deux langues est toujours importante. Mais primordialement, il faut s’assurer que l’anglais n’engloutisse la fierté francophone au Northern Lights Festival Boréal.
Il est aussi important que peu importe notre choix de musique, il faut savoir pourquoi nous sommes ici, maintenant, et pourquoi nous ne nous appelons pas de simples Canadiens français, mais de véritables Franco-ontariens.
Francophonie à l’arrière-plan
Le plus choquant, pour moi, c’était de témoigner le petit nombre de francophones qui se sont présentés à la performance d’un des seuls actes franco-ontariens de la fin de semaine : Robert Paquette, un solide pionnier de l’industrie musicale en Ontario français, a joué le dimanche à 18h pour une audience que j’ai cru être un peu vide.
Gauche à droite : Colleen Peterson, Eileen « Shania » Twain, inconnu, , Lawrence Martin, Robert Paquette et Stan Dueck lors du premier NFLB il y a 50 ans. Photographe inconnu. Source : Page Facebook du NFLB
Même le lendemain, lorsqu’il a performé une version de Dimanche après-midi, en honneur d’André Paiement, j’ai trouvé que l’auditoire (encore relativement vide) ne semblait pas être des enthousiastes de la musique francophone.
Bien qu’il soit vrai de dire que la musique populaire évolue, il est quand même important de se faire un peu nostalgique parfois, surtout pour nous rappeler des pionniers de la culture franco-ontarienne. Toutefois, son spectacle étais fabuleux – j’ai particulièrement aimé le fait qu’il a chanté parfois des deux langues.
Leyla McCalla. Source : Page Facebook du NFLB.