Éducation francophone en milieu minoritaire : l’Ontario

Photo : Le Voyageur

La crise de l’Université Laurentienne a suscité de vives réactions au sein de la population ontarienne et spécialement chez la communauté francophone dans tout le Canada.  Les défis entourant le bilinguisme institutionnel et l’avenir universitaire francophone en Ontario formeront le capital des débats publics.

La francophonie éducationnelle

 La province de l’Ontario est la province canadienne la plus peuplée de francophones après le Québec. Dans le système éducationnel ontarien, on peut distinguer quatre niveaux : le primaire, le secondaire, le niveau collégial et le niveau universitaire. Ainsi, l’université joue un rôle fondamental dans l’ensemble du système de l’éducation ainsi que dans le maintien d’une communauté francophone prospère.

Pour le docteur Michel Giroux, «elle [l’université] est non seulement distributrice, mais aussi créatrice de connaissance.»

Il s’agit d’un système sous forme pyramidal composé de quatre niveaux dans lequel chaque organe de cette pyramide possède un rôle autonome qui complémente à sa manière le système éducationnel ontarien. Toutefois, lorsque l’un de ces quatre organes de cette pyramide connait un dysfonctionnement dû à un manque de gouvernance, «c’est l’ensemble du système éducatif ontarien de langue française qui en souffre.»

La gouvernance universitaire francophone

 La population ontarienne inquiète des résultats de la crise de l’Université Laurentienne (28 programmes francophones défrichés) vient revendiquer le droit d’une gouvernance universitaire «par, pour et avec» les francophones dans le but d’une meilleure sauvegarde des étudiants et de leurs programmes d’études. Cette demande qui retrouve son fondement dans les lacunes du modèle d’éducation universitaire bilingue à pouvoir offrir une source francophone inébranlable et inaltérable.

Le droit constitutionnel à une éducation francophone

La charte canadienne des droits et libertés de 1982 est la constitution du Canada, qui rend nul toute loi ou règlement qui n’y trouve pas sa conformité. Au sein de cette loi suprême est encré l’article 23, qui reconnait le droit aux parents des enfants issues de la minorité de la province de leur résidence (c’est-à-dire les francophones de l’Ontario, et les anglophones du Québec) de pouvoir accéder à une éducation dans l’une des deux langues officielles.

En d’autres mots, les élèves du secondaire en Ontario ont un droit constitutionnel d’acquérir une éducation entièrement francophone durant leur parcours secondaire en Ontario. Cependant, la question qui se pose est de savoir comment il est envisageable de jouir de ce droit lorsqu’il n’y a pas suffisamment de professeurs francophones compétents offrant leur expertise à des écoles secondaires francophone.

Selon le rapport sur la pénurie des enseignantes et des enseignants dans le système d’éducation de langue française de l’Ontario, le nombre des inscriptions dans les écoles du système d’éducation en langue français de l’Ontario est en croissance.

Toutefois, il est nécessaire que chaque année pas moins de «1 050 enseignantes et enseignants soient formés chaque année pour au moins les cinq prochaines années» afin de répondre à la demande du marché secondaire. C’est de cette manière qu’intervient le rôle prédominant de l’Université dans l’ensemble du système éducationnel Ontario à pouvoir être capable de former des éducateurs francophones à travers des universités bilingues ou unilingues dans le but d’acheminer la jouissance de ces ayants droit à acquérir une éducation dans la langue nationale de leur choix.

Mohammed El Mendri

Je suis étudiant international d'origine marocaine inscrit dans un programme de droit et justice à l'Université Laurentienne. Délégué aux étudiants internationaux au sein de l'AEF, vice-président francophone du Conseil de la résidence de l'université de Sudbury et membre du conseil des régents de l'université de Sudbury. J'aime m'impliquer dans les affaires communautaires et défendre les intérêts des personnes que je représente.

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