C’est le temps que l’administration se déniaise

Philippe Mathieu. Photo : Julien Cayouette

Éditorial

Je ressens de la frustration à l'égard de l'établissement de la Laurentian depuis un certain temps maintenant.  Au début, je ne savais pas si je devais concentrer mon attention sur les administrations passées, avant Haché, ou si je devais choisir ma bataille avec celle-ci. Notez que je l’appelle la Laurentian, et non Laurentienne parce que je ne suis pas satisfait de ce qu'elle offre aux francophones, donc je la vois comme une école anglophone.

La vraie réponse est que les deux groupes sont à blâmer. En premier lieu, les dépenses inconsidérées de certaines administrations précédentes ont mis l'université en difficulté, point final. En deuxième lieu, l’administration d’Haché a été forte dans ses coupes, en licenciant impitoyablement des gens et en privant les étudiants et la communauté d'opportunités précieuses.

Elle s'est également montrée incroyablement secrète lors de ses opérations et a donné au bureau de la vérificatrice générale de l’Ontario des difficultés à accéder à certains documents financiers, arguant que cela causerait un «dommage irréparable» à l'institution. Qu'est-ce que cela dit de la destination de l'argent? Oh, et ne me lancez pas sur les millions de dollars de recherche disparue qui étaient légitimement réservés à de nombreux enseignants et chercheurs. C'est mauvais à quel point, vraiment? En tout cas, c’est certain que cette administration n'a pas gagné de points auprès de la communauté.

Donc, une chose est claire : la Laurentian ne sait pas comment dépenser son argent et utiliser ses ressources. La mauvaise gestion est un problème majeur, et ce depuis des années. Il s'agit ainsi en grande partie de paroles et non de l’action, y compris son mandat triculturel. C'est bien beau que la province soit intervenue pour aider au financement, mais cela n'a pas été si important. Ce serait bien de voir la province exiger davantage de la Laurentian. L'idéal serait que la province déploie des efforts considérables pour mettre la Laurentian sur la bonne voie, car jusqu'à présent, elle s'est comportée comme un enfant qui a besoin que son parent, la province, lui tienne la main. Je ne peux pas ignorer le fait que la province a exprimé ses préoccupations et qu'elle a fait savoir qu'elle allait intervenir, mais encore une fois; ce sont des paroles et des actes jusqu'à présent, sans grandes actions concrètes.

Permettez-moi de commencer par une recommandation : je pense qu'il est temps pour Haché de se retirer. Malheureusement, son temps est passé et je crois qu'il est temps que quelqu'un d'autre prenne le rôle. J'espère que quelqu'un sera nommé par la province.

Deuxièmement, je pense qu'il est temps que l'administration se réveille et sente le bacon : la communauté francophone veut une véritable éducation francophone dans le Nord de l'Ontario. Qui l'aurait cru ? Il est temps de commencer à parler à l'Université de Sudbury, une école par, pour et avec les francophones. Comme elle a déjà quelques programmes qui lui sont propres, ce serait encore mieux si elle avait les programmes francophones de la Laurentian. Car pour l'instant, il semble que l'UL refuse d'utiliser sa propriété intellectuelle. Alors, laissons-les faire. Vous feriez une faveur à la communauté francophone.

Philippe Mathieu

Philippe Mathieu est le président du conseil d’administration de L’Orignal déchaîné. Il était auparavant le rédacteur en chef pour ce journal étudiant francophone de septembre 2021 à mars 2022.

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